Le vin a-t-il toujours joué un rôle important dans votre vie ?
Emmanuel KRIVINE. J’ai acheté mes premiers flacons sur les conseils du caviste Jean Baptiste Chaudet, puis avec Steven Spurrier, avec Tim Williamsson, aux Caves de la Madeleine, qui gardaient aussi mes vins, et enfin à Grains Nobles, un club de dégustation à Paris où j’ai eu la chance de suivre des dégustations fabuleuses. Je suis abonné à La Revue du vin de France depuis trente-huit ans.
Quelles sont vos bouteilles mémorables ?
J’en ai tellement, tellement qui m’ont donné tant d’émotion, avec tant de personnes, qu’il m’est impossible de les citer. Aujourd’hui, j’habite en Bourgogne où je me régale avec les Lafarge et les Pierre Morey. Les Médeville (château Gillette) que j’ai rencontrés à l’occasion d’un concert à Saint-Jean de Luz me procurent des sauternes d’anthologie. Tous les vins m’intéressent. Ma femme, qui est fille et sœur d’œnologue, m’accompagne dans cette quête perpétuelle.
Le vin est-il incompatible avec la musique ?
Pas du tout ! Le vin comme la musique sont en quête de l’absolu, une perfection qu’on n’atteint jamais, heureusement, sinon on se retrouverait avec le Dr Faust. Mais je suis inquiet : aujourd’hui, on ne peut plus fumer tranquillement un havane ou boire un grand vin, demain on nous dictera les morceaux de musique à jouer. Pourtant, si les mots sont trop pauvres pour communiquer toutes les sensations que l’on ressent tant en musique que dans le vin, on peut et même on doit toujours communier ensemble.
Propos recueillis par Bernard Burtschy