Petit tour d’horizon des doux rapports qu’entretiennent nos religions avec le vin et la musique…
RELIGION CATHOLIQUE
Dès les apôtres et leurs évangiles, le vin se voit attribuer le rôle du sang du Christ. Le vin liturgique sera issu de raisins fermentés sans sucres ajoutés. Sonnez Hautbois et résonnez musettes ! La religion catholique a toujours entretenue de très bons rapports avec le vin et la musique et il est facile de constater qu’en France le mariage a fonctionné à merveilles. Remercions aux passages moines et abbesses pour avoir su mêler à leur nourriture spirituelle vins et musique, nous en sommes les vestiges.
La musique chrétienne est sans doute celle qui a abouti à la création du plus important répertoire de musiques religieuses au long des siècles. Alors qu’à l’origine seuls quelques hymnes et psaumes nourrissaient la foi, l’Église catholique romaine a très vite développé un chant vocal ayant abouti au chant grégorien, puis à la musique sacréecomposée par les musiciens savants les plus éminents et enfin à des musiques plus populaires telles que le negro spirituals ou le gospel.
Et ce ne sont pas « LES PRETRES » qui me démantiront avec plus de 700 000 exemplaires vendus de leur premier album « SPIRITUS DEI ».
Espérons tout de même qu’ils ne se mettent pas dans l’idée de reprendre à présent le CLOS VOUGEOT, ou alors je me fais moine car je leur voue une dose de talent somme toute très limitée…
RELIGION MUSULMANE
En l’absence de Dieu, il faut se fier aux prophètes et la cela n’est pas si simple de s’y retrouver.
Certains musulmans sont en effet unanimes quant à l’interdiction du vin et de la musique dont les paroles initient à la débauche.
Quelques doux propos que le prophète aurait prononcé de source « sures » :
« Il y aura dans cette communauté des ensevelissements, des défigurations et des lapidations (aou bombardements) lorsque proliféreront les chanteuses, les instruments de musique et lorsque sera bu le vin ».
« Celui qui s’assoit pour écouter une chanteuse aura du plomb fondu coulé dans les oreilles le Jour Final ».
« Ecouter (individuellement) les instruments de musique est un péché. Se rassembler pour le faire est un péché plus grave. Y prendre du plaisir est de la mécréance ».
« L’homme n’est pas blâmé pour ce qu’il entend sans le vouloir. L’homme se voit blâmé ou loué lorsqu’il écoute et non lorsqu’il entend. Celui qui écoute le Coran se voit récompensé, mais celui qui l’entend, sans le vouloir n’est pas récompensé. Car la grandeur d’un acte est mesurée par rapport à l’intention qui le sous-tend. C’est le cas également de la musique, si on l’entend sans le vouloir, on n’en est pas sanctionné ».
Autant vous dire cependant, que comme vous, je connais nombre de musulmans qui sans renier leur religion savent tout de même reconnaître un Sidi Brahim d’un Chateauneuf du Pape et qui savent faire aussi bien la nouba que vous ou moi en semaine comme le dimanche…
Par ailleurs il existe une très grande variété de musiques dévotionnelles répandues au sein desconfréries soufies notamment, dont le qawwali ou le sama’ sont les exemples les plus connus.
Comme quoi quand il s’agit du prophète et de ses propos rapportés, on y trouve à boire et à danser.
RELIGION JUIVE
Les interdits alimentaires chez les juifs trouvent principalement leurs sources dans la Bible. Les aliments permis sont appelés de nos jours aliments cacher, c’est-à-dire adéquats, propres à la consommation. Le vin et les alcools à base de vin comme le cognac est un produit pur et peut être consommé. Mais la Torah interdit l’usage et la consommation des boissons à base de raisin ou d’alcool de raisin, et tout produit du pressoir qui n’auraient pas été fabriqués sous le contrôle d’un rabbin compétent, ou qui auraient été manipulés par un non-juif. Ceci s’étend jusqu’au vinaigre, l’huile de pépins de raisins ou le sucre de raisins. Autant dire : pas plus de chance pour un Pétrus que pour pour un carré de Vigne de pouvoir être dégusté si il n’est pas passé par les mains du rabbin. Reste le Cognac… C’est pas si grave.
Côté musique, la diaspora va donner à la musique juive une importance considérable avec une grande diversité de formes au sein des communautés séfarades et ashkénazes. Celles-ci connaîtront une histoire jalonnée de moments dramatiques dont la musique porte témoignage (Croisades, expulsion d’Espagne…) suivis de périodes d’épanouissement heureux au sein de quelques oasis de tolérance (Cordoue, Ferrare…). Mais stimulés par la Réforme, d’innombrables musiciens européens (Haendel, Charpentier, Vivaldi…) vont puiser leur inspiration dans ce trésor inépuisable de la judéité qu’est l’Ancien Testament, composant force psaumes, lamentations et oratorios.
Allons donc déguster sur ces propos un Yquem 1929 en compagnie d’un petit Georges Gershwin au piano histoire de faire une pause bien méritée…
RELIGION HINDOUE
Le vin y a carrément sa déesse mais mon dieu qu’elle n’est pas belle.
Surâ, le vin personnifié, est représentée comme une déesse terrible à dix huit bras et trois yeux. De haute taille, elle est aussi dangereuse que le feu destructeur. Elle fait peur aux démons, mais est une bénédiction pour les anges.
Je préfère encore les acteurs et les musiques dans les films de Bollywood…
RELIGION BOUDDHISTE
Dans la quintuple moralité pour les bouddhistes ordinaires, le prohibition des le vins est mentionnée. Pour les moines, qui suivent un code de règles très sévères, l’excommunication, sauf circonstances extraordinaires, résulte de la consommation de vin, qui est considérée comme une offense très grave.
Dans le chant des cinq défenses en Pāli, qui est proclamé chaque jour par les bouddhistes theravadique, la règle concernant le vin se formule comme ainsi: l’étourderie à cause du vin qui s’appellent surā, meraya ou majja etc (surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna). On n’est pas certain des sortes de vin, qui semblent assez populaires dans le temps de Buddha, néanmoins le message était clair – on ne prend aucun intoxicant qui puisse affecter négativement le mental, que les bouddhistes essaient toujours de cultiver et d’améliorer.
On raconte dans les textes bouddhiques qu’au début il y avait seulement quatre défenses et la prohibition du vin n’y était pas mentionnée. Un jour, un moine a consommé du vin et dans son ivresse, il a commis les quatre transgressions. Et puis, le Bouddha a expliqué les hasards du vin et a établi la cinquième défense du vin.
Dans les dix défenses du Bodhisattva de la tradition du Mahāyāna (principalement dans le Bouddhisme chinois), il se trouve une défense très grave concernant le vin. Mais la défense ne concerne pas à la consommation d’alcool. Elle concerne la vente d’alcool. Selon le commentaire, on explique que la consommation d’alcool est bien sûr un péché, mais la possibilité de faire commettre les péchés aux autres est doublement impardonnable.
La chine bouddhiste ? C’est pas pour demain si on en croit les dernières statistiques de ventes de vins….
CONCLUSION
Après ce petit tour d’horizon rapide des liens qu’unissent nos principales religions, le vin et la musique, vous aurez compris que le vin y est souvent considéré comme source d’ivresse.
Ce qui était malheureusement bien souvent le cas en ces temps anciens et ou la connaissance de doux breuvage tout comme le savoir de la dégustation n’en était qu’à ses balbutiements.
Si l’Avis du Vin avait existé à ces époques reculées, nul doute que nous vivrions aujourd’hui des temps plus cléments en la matière. Et permettez moi de penser que par la même idée, dans un avenir proche, il puisse permettre rapidement une révision des écritures grâce aux très bons articles de ses contributeurs.
J’ai gagné ma place au paradis n’est-ce pas ?
Christophe Hauser